Sous l'eau... (Gabriel)

Elle s'était enfuie en courant. Les images lui revenaient en tête et elle avait envie de crier tant elle se sentait démunie.
Il avait posé ses mains sur elle, l'avait embrassée... et elle avait aimé ça et pourtant: non!
Les souvenirs la tuaient et elle ne pouvait s'en débarrasser. Devant ses yeux, les siens, ceux de celui qu'elle ne nommait jamais et tandis qu'elle poussait la porte de cette chambre secrète dont elle avait découvert l'existence quelques semaines plus tôt lors de la visite du campus, elle vit le reflet de celui qui l'avait humilié par son mépris, et par son regard froid lorsqu'ils s'étaient vus dans sa chambre.

Elle se demanda si tous ceux pour qui elle avait ressenti une quelconque attirance défileraient maintenant devant ses yeux tels les fantômes du passé. Tous ces hommes auxquels elle pensait, elle les avait dominé et méprisé. Et elle ne le regrettait pas pour eux mais pour elle... car elle s'tait construite une muraille de fer pour ne jamais les laisser s'approcher. Alors que ses larmes qui lui gâchaient la vue doublaient d'intensité et que les sanglots qu'elle venait enfin d'oser laisser jaillir sortaient dans un râle infini, elle remarqua que le reflet du jeune Gabriel qu'elle avait vu passer plus tôt dans ses pensées, ne se dissipait pas. Elle fut prise d'un doute et releva son regard pour apercevoir celui qui se trouvait plongé dans la piscine privée.

Tout à coup, elle se sentit encore plus stupide, gauchement elle essuya ses larmes en désordre et releva le pan de sa blouse blanche qu'elle avait descendue pour rentrer dans l'eau. Elle allait faire demi-tour quand elle réalisa que le "jacuzzi" ne lui appartenait pas. Alors elle revint sur ses pas et rentra, de son mini short blanc et sa blouse décolletée vêtue, dans l'eau chaude. L'eau s'insinuant ainsi dans le tissu, son soutif noir devint encore plus voyant qu'avant. Sans y prendre garde, elle s'immergea sous l'eau et en ressortit les cheveux ruisselant. Elle regarda Gabriel sans rien dire et se contenta de remettre sa mèche de cheveux derrière son oreille droite.

Gabriel sortit de l'amphi avec quelques amis, discutant du cours d'interprétation de scénarii. Il était assez fatigué et les quitta rapidement. Le soleil était étincelant. Étrangement, la vie lui plaisait énormément ces temps-ci. Ça faisait maintenant un mois que son existence se poursuivait sans remous : Daria, cours, Mary, amis, soirées... Le quotidien le rendait heureux. Il avait même appris le renvois du détestable Xao Tokama, ce gars qu'il haïssait. Il était tellement mielleux, distingué, politiquement correct, innocent... Cela cachait forcément quelque chose... Et puis il était séduisant. Et le pire... Il avait embrassé SA petite anglaise !! S'ils n'avaient fait que ça ensemble... Soupirant, il poussa la porte du bâtiment B. Autant ne plus penser à tout ça... Ses pensées vagabondèrent vers Daria. Il aimait beaucoup cette relation entre amitié et amour, fraternité et vie de couple. C'était simple, reposant... Pourtant quelque chose lui manquait... Les pulsions masculines sont ce qu'elles sont, alors il semblait amorphe parce qu'il avait l'impression de ne plaire à aucune fille pour plus qu'un baisé...


Un quart d'heure plus tard, il entra dans le Spa du campus et se dirigea directement vers le jacuzzi géant que peu d'élèves avaient repéré. Les murs étaient en miroir, les vapeurs parfumées emplirent tout son être, lui apportant un peu de réconfort. Ses muscles endoloris se relâchèrent un peu tout en étant beaucoup plus douloureux. Une silhouette se découpa en face de lui. La jeune femme regarda le reflet qu'il offrit à la glace et il croisa son regard. Kara. Elle se laissa glisser dans l'eau et il en fit autant, à l'autre bout du bassin. Fermant les yeux, il sentit la caresse du liquide sur son torse nu. Puis ils se firent face. Il la regarda dans les yeux, sans aucune émotion, pas même de la colère, de la rancune ou du mépris... Il n'avait pas la force de sa battre contre elle, peut-être allait-il l'ignorer ? Peut-être. Elle remit une mèche derrière son oreille et son regard glissa sur le corps svelte de la jeune femme. Comme ce soir-là, elle lui plaisait énormément. Elle avait joué avec lui, il s'était laissé piéger...

- Tu es une allumeuse... ça t'amuse de faire souffrir les gens ?

Il n'avait pu retenir ce commentaire. Il ferma les yeux et lentement se laissa immergé jusqu'aux épaules, les muscles tendus et douloureux.

- Tu es une allumeuse... ça t'amuse de faire souffrir les gens ?

La remarque percuta la jeune américaine directement. Il lui avait posé une question honnête, sans prendre garde aux bonnes manières et cela lui plaisait. Mais aussi il l'avait traitée d'allumeuse. D'abord prise par l'envie de prendre un ton vexé, elle réalisa que ce n'était après tout que la vérité. Dans l'atmosphère qui les entourait, sous les vapeurs qui sortaient lorsqu'elle respirait bouche ouverte, elle sentait qu'elle entrait sur un terrain dangereux car sans prendre le temps de réfléchir, elle répondit à sa question avec la plus grande sincérité:

- A vrai dire, je ne sais pas si c'est faire souffrir les gens qui me plaît tant, c'est plutôt, le sentiment de force qui s'empare de moi lorsque je ressens à ces moments-là, l'infime plaisir de ne plus être vulnérable... Et puis le souvenir de ces gens que j'ai blessé me revient dans mes moments de solitude... et là, je me rappelle que je ne suis dont pas seule! Mais ces impressions sont de bien courtes durées, j'en ai bien conscience.

Elle regrettait déjà d'avoir parlé et ne supportait pas l'idée de devoir se justifier devant le beau Stephenson. Elle le regardait attentivement, guettant ses moindres faits et gestes. LA vérité était qu'elle avait peur. Elle se sentait drôlement vulnérable comme elle l'avait dit plu tôt... Mais malgré ce sentiment d'impuissance, elle s'efforcait de soutenir le regard de celui qui partageait son bain.

Après un court silence, elle lui demanda:

- Seulement Gabriel Stephenson, en quoi vous ai-je blessé vous? Je vous avoue que je ne vous comprends pas!

Le jeune homme avait mal partout, ses épaules étaient raides, son dos était brûlant. La cicatrice qui barrait sa poitrine picotait. Il ne la quittait pas des yeux, même lorsqu'elle répondit en tentant de se faire passer pour une victime... Pauvre chou.

- A vrai dire, je ne sais pas si c'est faire souffrir les gens qui me plaît tant, c'est plutôt, le sentiment de force qui s'empare de moi lorsque je ressens à ces moments-là, l'infime plaisir de ne plus être vulnérable... Et puis le souvenir de ces gens que j'ai blessé me revient dans mes moments de solitude... et là, je me rappelle que je ne suis dont pas seule! Mais ces impressions sont de bien courtes durées, j'en ai bien conscience.

Il haussa les épaules. C'était pareil. Elle avait beau se réconforter de cette manière, elle n'avait pas le droit de rendre les gens malheureux pour s'apporter un peu de paix intérieure. Il glissa dans l'eau jusqu'à un bord et s'y appuya alors que la jeune femme continuait son discours inepte.

- Seulement Gabriel Stephenson, en quoi vous ai-je blessé vous? Je vous avoue que je ne vous comprends pas!
- C'est bien ça ton problème... Tu es tellement égoïste que tu ne vois même plus quand tu fais du mal à ceux qui t'entoure...

Étrangement, le jeune homme gardait son calme. C'était assez bizarre alors qu'il avait tendance à s'emporter facilement en temps normal. Il ferma les yeux et se rappela de cette nuit-là. Ressentit ce qu'il avait ressentit :"Mais ce soir, alors que cette créature blessante s’éloignait, un air fier collé sur le visage, des larmes de cristal coulèrent lentement le long de ses joues, faisant miroités ses yeux d’un millier d’éclats dorés. Une tristesse silencieuse se peignit sur ses traits. (...) Une colère violente envahissait son corps. Il se sentait trahi, trahi par lui-même, par sa crédulité. Il avait voulu montrer qu’il était d’une gentillesse étonnante. Oh, oui ! Lui et son cœur d’or, son regard plein de compassion… Sa défense écroulée, ses armes abandonnées, il avait donné ce qu’il n’avait accordé qu’à trois personnes, non quatre. Sa confiance."
Cette jeune femme lui avait fait douter... Douter de lui-même et de tout ce qu'il avait offrir, elle ne s'en était même pas rendu compte. Il lui avait tendu la main, elle l'avait repoussée et plongée dans les flammes...

Il ne pouvait s'empêcher de la regarder, de la détailler. Il avait été blessé dans son orgueil aussi. Et il ne l'avait pas encore retrouvé... Il ne pouvait simplement plus se sentir capable de séduire ou même d'être admirer...

- La question n'est pas comment... Mais si tu y tiens, j'ai été blessé que tu refuses mon aide alors que tu me l'as presque arrachée...

Il s'approcha d'elle, assez près pour sentir son souffle sur sa joue mais pas assez pour effleurer sa peau et murmura à son oreille :

- Ton problème, c'est que tu ne sais pas ce que tu veux...

- C'est bien ça ton problème... Tu es tellement égoïste que tu ne vois même plus quand tu fais du mal à ceux qui t'entoure...

Elle n'aurait certainement pas réagi si elle n'avait pas été troublée par les mots froids de Gabriel. Egoïste? Que savait-il de sa vie à elle? De quel droit se permettait-il d'émettre des jugements. Il était facile pour lui de parler, lui qui avait tout ce qu'il souhaitait. Argent certainement, beauté et surtout surtout: amour!

Elle ne répondit cependant rien. Elle ne voulait pas s'abaisser à son niveau et rentrer dans un jeu de qui est le plus fort pour insulter l'autre. Après tout, il avait gagné d'avance! Son regard froid et détaché lui donnait directement l'avantage. Or elle ne jouait jamais là où elle savait qu'elle n'avait aucune chance! Elle était réaliste. Mais ici, ce n'était pas la raison qui la poussait à se taire, c'était surtout la lassitude et le manque d'envie de peiner à nouveau ce mec qui prétendait s'être fait blesser par sa personne.

Mais lui ne se tut pas et ajouta:

- La question n'est pas comment... Mais si tu y tiens, j'ai été blessé que tu refuses mon aide alors que tu me l'as presque arrachée...

Il ne comprenait pas n'est-ce pas? Mais cela valait-il la peine qu'elle explique?
Elle n'en avait aucune envie, elle ne désirait pas raviver ses douleurs qu'elle se tuait à enterrer. Pourtant elle ne pouvait se résigner à passer pour une garce lorsque pour une fois elle ne l'avait pas été! Elle lui répondit alors:

- C'est si facile de juger. Si facile de se dire victime alors qu'en fait on est le bourreau... Tu ne comprends pas? Ce soir-là, je ne cherchais pas de l'aide, tu as mal interprété ma fatigue. Je cherchais des bras réconfortants, certes, mais pas ceux d'un frère, ceux d'un amant.

Elle le regarda et sans le laisser répondre s'il en avait eu l'envie, elle ajouta:

- Puis que sais-tu de moi? Tu as seulement prononcé les mauvais mots... J'ai déjà un frère, et personne ne peut le remplacer. Alors, avant que tu ne puisses approfondir mes blessures, je suis partie.

Elle détestait ce qu'elle faisait! Pourquoi lui raconter tout cela? En quoi lui devait-elle ces explications? Elle arrêta là ses paroles agaçantes et se renfrogna dans l'eau, s'adossant plus profondément contre le mur.

Il se détacha de l'endroit où il demeurait et s'approcha d'elle. Trop près d'elle. Elle contrôla sa respiration et écouta ce qu'il lui murmura:

- Ton problème, c'est que tu ne sais pas ce que tu veux...

- Parce que toi tu sais?

Et à ces mots elle releva sa tête vers le visage qui la touchait presque. Elle se contenta de regarder dans le noir de ses pupilles sans ciller...

- C'est si facile de juger. Si facile de se dire victime alors qu'en fait on est le bourreau... Tu ne comprends pas? Ce soir-là, je ne cherchais pas de l'aide, tu as mal interprété ma fatigue. Je cherchais des bras réconfortants, certes, mais pas ceux d'un frère, ceux d'un amant. [...]Puis que sais-tu de moi? Tu as seulement prononcé les mauvais mots... J'ai déjà un frère, et personne ne peut le remplacer. Alors, avant que tu ne puisses approfondir mes blessures, je suis partie.

Il la regarda et se dit qu'elle était très bonne comédienne. Soit elle jouait avec lui une fois de plus, soit elle parvenait à cacher ses émotions avec une dignité hors norme... Glissant dans l'eau vers elle, il lui murmura quelques mots et écouta sa réponse :

- Parce que toi tu sais?

Il se mordilla la lèvre et recula son visage de celui de la jeune femme, songeur. En ce moment, oui, il savait. Il voulait que son paradis continue d'exister, il voulait que cette sensation de bonheur ne le quitte plus, pourtant, rien qu'à songer à la chose qu'il désirait plus que tout à cette instant précis, il sut que ce bonheur lui échappait. Comme toujours, il allait faire une erreur. Lentement, il posa ses mains sur le rebord, de chaque côté de la tête de la jeune femme.

- C'est possible ...

Plongeant son regard dans celui de la brunette, il s'avança doucement vers elle et s'arrêta à nouveau à quelques millimètres de ses lèvres.

- Mais je ne suis pas seul à décider si ce que je veux est possible.

Il l'observa sans ciller, regrettant déjà cette faiblesse humaine, s'en voulant déjà de n'avoir que penser à se laisser aller avec la pire ennemie de sa petite anglaise. Elle avait beau sortir avec pleins de garçons et certainement trouver des occupations "passionnantes" avec eux, lui n'était pas comme ça, il croyait qu'un jour, Daria serait à lui totalement. Pourtant, il savait cela impossible, elle finirait avec un autre, et il ne pouvait passer sa vie à attendre une utopie...

Tandis qu'elle venait de lui poser sa question. cette question qui la hantait depuis des mois déjà: qu'est-ce qu'elle voulait?! il posa ses mains de chaque côté de sa tête contre la paroi qui faisait office de mur. Elle réfléchissait à sa propre question lorsqu'il répondit, de manière sous-entendue:

- C'est possible ...

Il plongea lentement vers ses lèvres tout en gardant son regard franchement posé dans le sien. Elle sentait son coeur battre à du cent à l'heure! Elle tentait de respirer calmement mais là aussi elle perdit le contrôle! Elle hésitait entre baisser son regard et éviter ce qui risquait d'arriver et l'affronter et le savourer en même temps. Seulement il arrêta son mouvement et cette fois chercha à s'assurer qu'elle consentait aussi... L'avait-elle vraiment blessé ce soir là qu'il avait perdu confiance en lui à ce point?

- Mais je ne suis pas seul à décider si ce que je veux est possible.

Elle se tût d'abord puis répondit dans un murmure:

- Tout est possible Gabriel... Mais je ne suis pas sûre que ce soit moi que tu veux.

Elle contrôlait désormais sa respiration mais ses paroles lui échappèrent et elle le regretta en pensant que ça risquait de le faire fuir. Elle releva la tête vers lui et sans se laisser le temps de peser le pour et le contre, elle posa un léger baiser furtif sur ses lèvres.

Il sentit que le cœur de la brunette s'emballait. Peut-être n'était-il pas le seul à avoir besoin de quelqu'un à ses côtés, pas n'importe qui, mais quelqu'un qui saurait ce qu'était cette solitude au milieu de la foule. Kara semblait être ce genre de personne, toujours seule, malgré des milliers d'autres autour d'elle. Lui se sentait étrangement confiant. Pas assez pour se lancer tête baisée, mais suffisamment pour qu'aucun muscle de son corps ne s'emballe.

- Tout est possible Gabriel... Mais je ne suis pas sûre que ce soit moi que tu veux.

Il ferma les yeux un instant se disant qu'elle lisait en lui. Non, elle n'était pas celle qu'il aurait voulu près de lui à cet instant, ce qui ne voulait pas dire qu'il ne la désirait pas. C'était d'ailleurs tout le contraire. Il se dit que de son côté, la jolie brune n'attendait qu'une seule chose : qu'il parte. Puis elle l'embrassa rapidement. Ok, excuses acceptées, même si ça n'en étaient pas. Il avait eu raison de penser qu'elle l'attendait en quelque sorte. Ici, au milieu de ces vapeurs envoutantes, dans ce lieu irréel et déroutant, où tout, tout pouvait arriver. Il laissa glisser ses mains sur les hanches de la jeune femme et l'attirant contre lui, l'embrassa avec douceur mais intensité. Lorsqu'il libéra ses lèvres, il chuchota :

- Je ne suis pas celui que tu veux non plus... On est quitte non ?

Il n'attendit pas sa réponse, posa sa bouche contre la sienne un fois encore puis recula. Il la lâcha et regagnât l'autre bout de la piscine, songeur. Que faisait-il ? Il vivait sa jeunesse ? Non, il cédait à une pulsion avec une jeune femme qu'il détestait pour une raison dont le souvenir commençait déjà à lui échapper. La vie était bien trop difficile s'il gardait toute cette rancœur en lui, mieux fallait trouver un terrain d'entente et celui-là semblait... convenir. Sans être la meilleur solution, c'est un peu comme s'il se vengeait en aillant besoin d'elle aujourd'hui. Lentement, il se souleva à l'aide de ses bras pour se retrouver assis sur le bord, de l'eau jusque sous les genoux. Il posa un regard brûlant sur elle, attentif à ses moindres gestes.

Après avoir posé ses mains sur ses hanches, après l'avoir embrassée et répondu à merveille au baiser rapide qu'elle avait osé lui donner, il répondit enfin à sa question:

- Je ne suis pas celui que tu veux non plus... On est quitte non ?

Il ne lui laissa pas le temps de répondre ni même de réfléchir en l'embrassa encore, toujours de cette manière virile et confiante. Elle le laissa faire et le vit ensuite qui partait. Il n'avait pas l'air de quitter ses côtés pour s'en aller définitivement, il jouait au chat et à la souris... comme elle le faisait si souvent. Elle profita de ce moment de silence et de calme pour repenser à ses dires "Je ne suis pas celui que tu veux non plus...".
Qu'en savait-il? Elle-même n'en avait pas la moindre idée. Il souleva son corps athlétique pour se poser sur le bord de la piscine. Elle hésitait entre bien des solutions... et pour la première fois depuis longtemps, depuis... Nate, elle ne savait que faire.

Elle réalisa qu'elle trempait dans l'eau et que ses vêtements toujours sur elle commençait à ne plus lui coller à la peau tant l'infiltration s'était faite forte. Sans bouger d'un cil, elle laissa glisser son mini short blanc et rentra ensuite sous l'eau entièrement, nageant vers l'autre rive sans reprendre une seule fois de l'air dans ses poumons, laissant derrière elle, seul le short abandonné. Arrivée au bord extrême, elle sortit gracieusement la tête de sous l'eau et regarda celui qui la faisait vibrer. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle était capable et encore moins de ce qu'elle n'était pas capable... Elle se fit glisser allègrement sur le bord à ses côtés et laissa ses jambes désormais nues patauger dans l'eau dont la température refroidissait celle de son corps.

Il ferma les yeux et sentit les goutes qui dégoulinaient de ses cheveux sur chaque millimètre de son visage et de sa nuque. Il soupira, perturbant la vapeur qui s'éleva en mini tourbillon. Il sourit et détendit sa nuque langoureusement. Pourquoi avait-il mal partout comme ça? C'était une drôle de sensation que de sentir ses muscles se crisper sans rien avoir fait pour que cela arrive.

Il la vit retirer son short dans les brumes de son esprit endormi et il se contenta de l'observer avec intensité. Elle disparut sous l'eau et il s'attendit presqu'à ce qu'elle ne reparaisse pas. Oui, c'était ça. Il avait rêver cette jeune femme au corps parfait qui se transformait en ange, abandonnant cornes, queue pointue et langue fourchue. Il soupira et sursauta lorsqu'elle jaillit à ses côtés. Il regarda l'eau glisser sur la peau de ses jambes, remonta sur ses cuisses, le regard brûlant, fixa un instant son nombril et finit par plonger son regard dans le sien.

- A quoi tu joues ? Qui es-tu vraiment ?, murmura-t-il pour lui-même.

Cette question s'adressait autant à lui qu'à elle. Il ne voulait pourtant pas de réponse. Qu'importait ce qu'ils étaient l'un et l'autre ? Il était un homme, elle était une femme. Ils étaient là au bord de cette eau fumante, dans les limbes d'une réalité qui se mêlait à l'immatériel. Il posa la main sur sa joue, caressant sa peau douce du bout des doigts. Lentement il glissa sur son menton et l'attira à lui pour l'embrasser. Il ne savait pas exactement ce qu'il faisait. Gab avait l'impression de voir son corps de loin, d'observer un autre que lui agir sous ses traits. Ce garçon-là ne doutait pas ou alors il le cachait assez bien. Ce garçon-là était prudent tout en étant sûr de lui. Ce garçon-là ne s'impliquait pas, si l'objet de son désir s'évaporait, il ne souffrirait que l'espace d'une seconde, le temps qu'il réalise que ce manque ne l'atteignait pas. Ce garçon-là était celui qu'il avait toujours voulu être.

Elle ne répondit pas à sa question car elle savait que ce n'était pas vraiment une question qu'il lui adressait à elle mais plutôt un songe semé au vent. Elle réfléchit cependant à ce songe et se demanda intérieurement qui elle était. Elle savait seulement une chose sur le moment, elle était femme et le reste n'avait aucune importance. Aussi ne réagit-elle pas lorsqu'il posa sa main sur son visage et qu'il l'attira à lui pour l'embrasser. Il n'en fit rien cependant, pas tout de suite en tout cas. Elle ne savait si elle voulait jouer. Elle l'avait fait si souvent qu'elle se sentait fragilisée par tous ces moments où elle s'offrait le plaisir de jouer avec ses sentiments et par après leur imposer le vide total. Elle ressentait cette attraction excitante envers Gabriel et elle réalisait qu'elle l'avait déjà fuite une fois et que donc celle-ci elle risquait de ne plus réussir. Elle se laissa pourtant aller à un regard profond dans ses yeux pour vérifier la vérité qui s'y trouvait. Elle y vit sans trop de mal ce qu'il lui avait dit à leur première rencontre. Il en aimait une autre. Et ses pensées se portaient toutes vers elle malgré que ses mains étaient posées sur Kara. Et Kara justement remarqua qu'elle-même à l'instant où elle se trouvait presque à lui, ne pensait pas à celui auquel elle pensait toujours. Il avait comme disparu l'espace d'un moment. Evidemment cette constatation le ramena mais il n'était plus que flou dans son esprit! Elle se pencha alors vers celui qui au contraire l'occupait entièrement au moment présent et frôla ses lèvres avec les siennes. Elle caressa ses joues du bout de ses labiales et remonta jusqu'à la racine de ses cheveux. Elle posa sa main sur l'épaule humide de Gabriel et susurra:

- Peu importe qui je suis, tu t'en fiches... Ce qui compte c'est là où je suis... Et maintenant je suis ici!

Il l'enlaça alors qu'elle l'embrassait. Aucun compromis hormis celui de ne rien demander d'autre qu'une nuit. Pas de question, pas de sentiment... Juste le désir. Drôle de sentiment que le désir, le besoin, l'envie. Céder, c'est perdre et tenir, c'est souffrir d'un manque. Il connaissait ce sentiment pour l'avoir mille fois éprouvé dans sa jeunesse. Il se souvint aussi du bonheur éprouvé lorsqu'il s'injectait ses doses après un long moment d'abstinence. La délivrance, le rêve, l'abandon. Il avait tant aimer ça. Il aimerait encore ça, mais d'une façon toute différente. Plus rien ne coulerait dans ses veines, il redeviendrait l'animal cédant à des pulsions simples.

- Peu importe qui je suis, tu t'en fiches... Ce qui compte c'est là où je suis... Et maintenant je suis ici!
- Tu as raison...

Sa voix était comme transformée, sûre d'elle, éblouissante. Il se leva, alla fermer la porte du sauna à clé puis se glissa dans l'eau. S'approchant de la jeune femme, il l'étreignit à la taille et la souleva pour l'attirer dans l'eau. Collant son dos au mur il l'embrassa avec douceur et retenue d'abord puis avec une fougue presque féroce. Il n'arrivait même pas à se détester. Lentement, ses lèvres glissèrent sur sa mâchoire, sa gorge, son cou, le haut de sa poitrine. Arrivé là, il lui lança un regard mi moqueur mi interrogatif. Il demandait la permission, autant qu'il se la donnait. Ses doigts cherchaient déjà l'agrafe de son soutient-gorge.




[nul, nul, re-nul !!! Je te préviens, pas de lemon !!!! xD]

Elle sentait son soutien gorge glisser et le sourire enjôleur du beau Gabriel la faisait frémir. Pour deux raisons: a) elle en était complètement folle! b) il lui faisait légèrement peur!
Oui la croqueuse d'homme avait une faiblesse que peu lui connaissait. Elle l'empêcha d'afficher son sourire plus longtemps et le lui ferma en embrassant ses lèvres. Elle prenait un malin plaisir à ce mouvement traditionnel qu'effectuait les amoureux. Seulement elle ne prit pas longtemps pour réaliser qu'eux n'étaient pas amoureux, qu'ils ne faisaient qu'assouvir un besoin naturel. Et cette pensée l'écoeura tout autant qu'elle l'excita. Elle repoussa légèrement Gabriel tout en lui griffant de manière sensuelle ment le torse.

- Gabriel, je crois qu'on devrait s'arrêter là... pour toi je ne serai qu'une fille de passade qui t'aura remonter le moral à un temps mort de ta vie, mais... il faut que tu saches que si je franchis le cap ce soir, tu ne seras pas seulement un gars avec qui j'ai couché.

Elle ne le regardait pas, elle s'imaginait déjà son regard ironique, qui n'y comprenait rien, et qui s'en fichait. Une attitude froide et presque misogyne. Elle termina pourtant:

- Si je te laisse faire, tu seras ma première fois. Et tu sais tout comme moi que nous n'éprouvons rien l'un pour l'autre. Si ce n'est peut-être une attraction sexuelle, mais pour le moment, tu as une copine et moi je ne te connais pas. Et je ne veux pas que plus tard, je me rappelle de ce moment comme d'un moment passé à la va-vite avec un homme qui voulait se soulager. J'attends quelque chose de plus... romantique.

Elle se décolla de sa personne, remonta son soutien gorge sur sa poitrine dénudée qu'il avait fait plus que toucher et attendit une réponse sans oser le regarder. Elle rêvait de se recoller à lui et de continuer ce qu'ils avaient entrepris mais se le défendait. Car tout ce qu'elle avait dit, elle le pensait malheureusement. Elle était vierge et si les choses continuaient ainsi, risquait de le rester encore longtemps.

- Gabriel, je crois qu'on devrait s'arrêter là... pour toi je ne serai qu'une fille de passade qui t'aura remonter le moral à un temps mort de ta vie, mais... il faut que tu saches que si je franchis le cap ce soir, tu ne seras pas seulement un gars avec qui j'ai couché. Si je te laisse faire, tu seras ma première fois. Et tu sais tout comme moi que nous n'éprouvons rien l'un pour l'autre. Si ce n'est peut-être une attraction sexuelle, mais pour le moment, tu as une copine et moi je ne te connais pas. Et je ne veux pas que plus tard, je me rappelle de ce moment comme d'un moment passé à la va-vite avec un homme qui voulait se soulager. J'attends quelque chose de plus... romantique.

Ces quelques mots brisèrent le charme. Gabriel la regarda droit dans les yeux et se fut lui qui libéra la jeune femme, lui qui lâcha, en le réajustant, le clip du soutient gorge de la jeune femme. Elle avait raison. Si elle n'avait pas été vierge, ils se serraient unis l'instant d'une heure, peut-être plus ou moins, mais il n'y aurait rien eu de plus. Mais là ça changeait tout... Il se releva et tourna la clé dans la serrure, ouvrant la porte jadis verrouillée. Il lui jeta un regard et sentit qu'il devait rester tranquille, elle était sérieuse. Il la dévisagea et se rappela de la harpie qui l'avait abandonné dans un bar chic. Était-ce vraiment la même personne ? Il avait du mal à y croire... Et pourtant, elle était bien Kara, sublime et sûre d'elle. Enfin, elle dégageait cette aura pourtant teintée de faiblesses de s'être dévoilée devant lui ainsi. Il tressaillit. Elle n'en semblait pas moins impérieuse et fougueuse. Il sourit.

- Plus romantique ? Je te vois mal coucher avec un gars qui t'offrirait des roses... J'ai tord ?

Il rit et se glissa à nouveau dans l'eau pour se décontracter. Avec une lenteur calculée, il ressortit du bassin de l'autre côté et attrapa sa serviette d'un brun chocolat pour s'envelopper dans celle-ci. Il frotta son corps athlétique puis s'arrêta sur cette cicatrice horrible qui barrait son torse. L'espace d'une heure, il avait voulu oublier sa présence, mais c'était impossible d'échapper à son passé plus de quelques temps. Il referma l'essuie autour de lui, masquant la marque rose au regard de la jeune brunette. Il la fixa un moment en silence et glissa contre le mur. Assis, il tapota le sol à côté de lui pur lui faire signe de s'assoir. Si elle voulait parler, il la laisserait faire, mais dés qu'il devrait sortir, ce charme, cet instant merveilleux serait rompu, et la guerre reprendrait sans doute...

- Tu as raison, celle que j'aime, c'est Daria... Mais pas de cette manière là. Je n'aurais rien de plus et pourtant, cet amour prend trop de place pour laisser place à un autre...

Pourquoi avait-il dit cela ? Mystère... Il ferma les yeux et appuya sa tête contre le mur tiède, sa serviette enroulée autour des hanches.

- Plus romantique ? Je te vois mal coucher avec un gars qui t'offrirait des roses... J'ai tord ?

Elle ne savait pas vraiment quoi répondre... En effet elle n'espérait pas à une relation platonique avec des sourires ambigus et des regards amoureux. Mais elle voulait dans son fort intérieur, de l'amour. Elle souhaitait reconnaître la flamme de l'amour, le puissant, l'incontrôlable, le passionnel! Et même si cela n'impliquait pas de roses, cela impliquait une certaine attention! - Es-tu habitué à avoir tort Stephensen? Elle le vit se glisser dans l'eau, en ressortir, faire tout un numéro de playboy et l'inviter à le rejoindre sur la banquette où il siégeait. Elle agita ses petits pieds dans l'eau et avec un saut de gazelle se retrouva debout sur le bord de la piscine. Elle s'assit à ses côtés et de sa main droite prit celle de Gabriel. Elle l'analysa un moment et dit tout bas :

- C’est drôle non ? Mais autant je n’ai pas envie de ces roses dont tu parles, autant je rêve de les posséder juste pour le plaisir de m’en savoir maîtresse… Je ne veux pas d’une relation romantique à l’eau de rose, mais je souhaite tout de même avoir une relation… (elle réfléchit) réelle ! Les gens ne voient pas ça en moi. Ils perçoivent juste mon côté dominatrice mais pas aussi ma part vulnérable et misérable !

Elle l’écouta lorsqu’il lui parla de Daria, sa colocataire à elle, sa tête s’enflamma. Que lui trouvait-il à cette fille superficielle et froide ? Elle s’écouta penser et réprima un rire interne, car de fait elle aussi était superficielle pour ceux qui ne la connaissaient pas, et elle jugeait trop vite les gens, elle s’en rendait compte. Elle ne comprit pas tout ce qu’il lui dit et l’interrogea, elle ressentait qu’il était suffisamment proche d’elle, pas physiquement mais mentalement que pour comprendre qu’ils avaient une sorte d’instant d’alchimie tous les deux.

- Que veux-tu dire par ‘Pas de cette manière là ?’

Elle le laissa s’expliquer et enchaîna sur une autre question…

- Je ne te suis pas Gabriel, où veux-tu en venir ? Si c’est de l’amour réellement, alors pourquoi dis-tu qu’il prend trop de place pour laisser place à un autre ? Si je ne me trompe, quand tu es vraiment amoureux, tu ne peux l’être de deux personnes à la fois. Tu peux te voiler la face et le croire, mais tu n’en aimeras jamais qu’une de tout ton cœur, si tu en aimes déjà une.

Elle appuya sa tête à son tour contre le mur qui lui faisait dos, ses veines fines et palpitantes sur le bord de sa gorge étaient visibles sous sa peau blanche. Elle respirait profondément les vapeurs de la pièce et se demandait à quoi était dû cette subite chaleur qui la prenait aux entrailles.

- Es-tu habitué à avoir tort Stephensen?

Il sourcilla lorsqu'elle écorcha son nom. Ce n'était pas la première fois qu'on lui faisait un coup pareil, mais il préféra ne pas répondre. Il n'avait qu'une envie, c'était lui dire qu'il avait toujours raison, et surtout maintenant, à ce sujet, il le savait, il le sentait. La belle brune avait beau faire la fille allumeuse sur d'elle, ça se lisait en elle : elle était loin d'être une fille facile. Peut-être n'était même pas encore une "vraie femme". Il se mit à rire à cette pensée et ferma les yeux, content de lui. Content d'être supérieur. C'était une nouvelle façon de penser qui l'habitait. Le pouvoir, l'importance, en quelque sorte, voir cette arrogance toute neuve naitre en lui était merveilleux. Un sentiment de bien être l'emplit tout entier : il était enfin capable de se protéger de toutes ces attaques qui lui pourrissait la vie...

- C’est drôle non ? Mais autant je n’ai pas envie de ces roses dont tu parles, autant je rêve de les posséder juste pour le plaisir de m’en savoir maîtresse… Je ne veux pas d’une relation romantique à l’eau de rose, mais je souhaite tout de même avoir une relation… (elle réfléchit) réelle ! Les gens ne voient pas ça en moi. Ils perçoivent juste mon côté dominatrice mais pas aussi ma part vulnérable et misérable !
- Et pourtant tu ne fais rien pour obtenir pareille relation ! Tu devrais t'ouvrir plus aux autres, ça changerait... A chaque fois, que j'aurais pu t'offrir un peu plus tu t'es fermée, pourtant, tu ne savait rien de Daria la première fois. En fin de compte, si tu es seule, c'est ta faute.

Il lui sourit d'un air compatissant, mais pas pour l'agresser ou la blesser, il voulait qu'elle réagisse. La personne qu'elle était ne devait pas changer parce qu'elle était belle et lumineuse à l'intérieur. Il fallait juste qu'elle apprenne à faire confiance et à penser à autre chose qu'à elle-même. En fait, Gab et la belle se ressemblait, il passait plus de temps à essayer de se protéger du monde qu'à vivre...

- Que veux-tu dire par ‘Pas de cette manière là ?’

Il la regarda droit dans les yeux. Il ne savait s'il devait lui dire quoique ce soit. Elle risquait d'utiliser ces informations contre lui et contre son anglaise. Après tout... La trêve était signée, alors il allait prendre ce risque.

- On ne... Tu connais l'amitié améliorée ? C'est quand deux amis couchent ensemble ... Et bien entre Daria et moi, c'est plutôt de l'amour, du vrai, mais sans relation physique. Si.. On s'embrasse, mais ça ne va pas plus loin...
- Je ne te suis pas Gabriel, où veux-tu en venir ? Si c’est de l’amour réellement, alors pourquoi dis-tu qu’il prend trop de place pour laisser place à un autre ? Si je ne me trompe, quand tu es vraiment amoureux, tu ne peux l’être de deux personnes à la fois. Tu peux te voiler la face et le croire, mais tu n’en aimeras jamais qu’une de tout ton cœur, si tu en aimes déjà une.
-J'aime Daria, mais ça n'ira jamais plus loin... Malgré mon air de grand enfant, j'ai des rêves. Je veux offrir à mes enfants autre chose que un père et une mère qui ne s'aime pas. Mais j'aimerai ta colloc toute ma vie, alors je dois trouver le moyen d'aimer deux personne de tout mon cœur. Je crois, non je sais que c'est possible !

Il ferma les paupières. *Oui. C'était possible... C'était forcément possible...* Il se tourna vers elle et passa un bras autour des épaules de la brune qui s'était assise à ses côtés.

- Et toi... A quoi aspires-tu ? Tu crois au prince charmant ?

Il éclata de rire et la densité de l'air ajouté à l'asphyxie de son rire troubla sa respiration. Son cœur s'emballa et il se mit à tousser. Par reflex, il chercha son puff dans sa poche qui était bien sûr vide. Il étouffait, une douleur fulgurante traversa sa poitrine. Il se laissa tomber, coucher par terre, il essaya de maitriser son souffle et la galopade irréfléchie de son coeur, sans grand succès. Entre deux respiration bruyante, il tenta d'articuler:

Mon jeans... Poche...

Il ferma les yeux et se força à rester tranquille, espérant qu'elle avait compris.