"Séduction interdite" ;

- Ainsi, notre affaire est résolue professeur.
- Exact miss Jones. A demain ?
- Oui, à demain

L’anglaise sortit du petit théatre un air satisfait marqué sur le visage. Son petit business terminé, cette affaire résolue, elle pourrait aller se promener calmement et cesser de toujours penser à vouloir tout résoudre. Elle se força, pour une fois, à sortir de tout ce petit monde qui faisait d’elle une fille sans temps à se consacrer et se dirigea dehors. Elle ignora où ses pas la mèneraient et en réalité, elle s’en fichait royalement. Elle enfila ses écouteurs dans les oreilles et elle était prête à vivre une journée ainsi, dans le silence de sa musique.
Elle remarqua bien rapidement que ses pas étaient guidé par le vent, et se dernier bien que très faible, soufflait vers le lac. Ce n’était pas à déplaire à la brunette qui se laissa facilement emporter tel un grain de pollen. Elle s’arrêta soudain lorsqu’elle arriva sur la petite plage au bord de l’eau et s’assit par terre, près d’un jeune homme qui prenait le soleil. En réalité, elle le connaissait, il s’était entrevu à deux reprises, s’étaient pris la tête et elle en ignorait même la raison. Ah si ! Elle se souvint soudain, c’était son air supérieur qu’elle n’avait pas apprécié. Mais qui sait, avec le temps avait-il peut-être changer.

- Salut Daniel, ça va ?

" Laisse-toi tomber dans mes bras
glisse-moi sous tes draps
dérivons jusqu’à l’outrance.
Chantons pour les bienséants
les délices de l’indécence. "

Assise à présent dans le sable chaud, la demoiselle carressait celui-ci du bout des doigts. De petits coeurs se dessinaient pour rapidement s'effacer. Ensuite vint le tour des étoiles et des lunes. Mais toujours pas de réponses venant de son voisin. Elle lui jeta un petit regard et se mit à l'observer discrètement. Quelque chose avait changé, il n'était plus le même. Effectivement, il n'avait pas le visage de quelqu'un qui venait de se droguer et ça changeait directement du personnage qu'elle avait vu pour la dernière fois. Mais il ne s'agissait pas de cela. Non. Il s'agissait de quelque chose de plus personnel. Il avait du probablement changer intérieurement et ce fait se montrait sur son visage et sa façon de se mouvoir. Mais cette différence, Daria ne sut la distinguer et elle laissa tomber à contre coeur.
Sous la mélodie du vent, aucune réponse à son interpellation ne jaillit. Peut-etre voulait-il rester en paix, face à soi-même ? Pas de chance pour lui, l'anglaise était d'humeur bavarde et curieuse. Si elle ne savait pas qu'elle était son changement, ce serait pour bientot. Elle décida donc d'écrire dans le sable :

"Alive ?"

Un petit sourire se marqua sur son visage pale et elle regarda les douces vagues du lac. Il n'avait pas envie de parler ou d'abimer la chanson du vent, parfait. Mais au moins qu'il ne la laisse pas dans le gaz...

Bonjour jeune fille,
comme tu as pu le constater, j'ai fuit le devant de la scène !

Que reste-t-il de toi, Daria ?
Tu me donne aujourd'hui l'impression d'une femme aimée, ai-je tord ?

Le lac était superbe à cette époque de l'année. Comme à toutes les autres d'ailleurs. En Californie, le changement de saison était rarement marqué et c'est ce que Daria pouvait lui reprocher. Elle si amoureuse de la pluie, de la neige, du vent comme du soleil, n'avait ici qu'un seul et meme paysage toute l'année : Les rayons du soleil pétillants sur la peau. Pourtant, elle s'y était familiarisée, probablement que son tour du monde en était une grande cause, mais continuait a remarqué chaque petits changements comme une goutte de sang sur une toile vierge. Et comme pour cette tache rouge, le moindre virement météorologique la fascinait et la marquait.
Aujourd'hui était un de ces jour dont elle se souviendrait pour cette raison là. Car contrairement à d'habitude, une brise un peu plus rapide se faisait sentir sans pour autant etre la cause d'une tempete. L'anglaise appréciait et profitait du paysage de petites vaguelettes sur le lac habituellement calme. Ses mains continuaient à former de petits dessins avec les grains de sable, des esquisses qui n'étaient que le fruit de l'inspiration que le paysage pouvait offrir.
Le souffle saccadé de son voisin lui laissait comprendre qu'il n'était pas vraiment à l'aise. Comme si celui-ci voulait dire quelque chose sans pour autant que cela ne puisse sortir. L'anglaise décida de lui laisser le temps qu'il lui fallait et replongea dans ses pensées. Mais pas pour longtemps puisqu'elle sentit la prise d'inspiration avant d'entendre une jolie voix harmonieuse et masculine.

- Que reste-t-il de toi, Daria ?
Tu me donne aujourd'hui l'impression d'une femme aimée, ai-je tort ?

Pourtant aucune réaction ne se fit voir. Aucune, car il n'y en avait pas. Les douces paroles résonnaient dans la tete de la jolie brune comme si c'était une chanson qu'elle n'arrivait pas à se défaire. Pourtant après quelques secondes, elle se rendit compte que cette douce berceuse n'en n'était pas une, qu'elle lui était adressée et qu'elle devait y répondre.

- C'est sur que depuis que je suis arrivée ici, une bonne partie de ma vie a changé. Mais moi je suis restée la meme.

Elle lui afficha un grand sourire. Oui sa vie avait changer depuis la rentrée. La petite fille qui avait laissé tomber sa valise dans le hall d'entrée en affichant toute sa lingerie était devenue une femme aimée par un canadien avec qui la liaison était basée sur l'amour véritable et où le sexe n'avait aucunement son mot à dire. Pourtant, la Daria dévergondée était toujours là et ce n'éTait pas sa relation qui l'empecherait d'etre elle-meme. Les aventures d'un soir poursuivaient de compléter sa collection et elle contiuait à les apprécier. L'anglaise était toujours aussi étrange et imprévisible qu'avant, personne ne pourrait affirmer le contraire...

- Quelques changements dans ta vie ?